Manao tupapau. Paul Gauguin.
Miedo al infierno, preso bajo mi piel, a sus llamas rasantes, a la opacidad de sus ojos (ojos repetidos y deformes en un laberinto de espejos), a su cola de serpiente que estrangula mi garganta.
Tanto
tanto
miedo
que huyo al galope de las sombras dentelladas que chasquean en mi cabeza.
Leve consciencia de mi rostro, ojos entornados hacía lo más profundo, cejas alzadas hacía el cielo ( trapecios donde sujetar una ilusión de libertad, la fugacidad de la brisa, y, así, poder aliviar las miserias de una acróbata presa de vértigo).
Sollozos en la red de mis venas vacías de sangre. Opalescencia verde, litros de absenta, delirio entre luminiscencias, seducción de luz blanca que atrae y mata a las mariposas cuando la noche oprime,
sus alas de terciopelo negro rozan mi piel…
pobreza de vida que se pasea
fuera de mí
absorta en registrar las grietas de los muros.
Version française.
Peur de l´enfer enfermé sous ma peau, à ses flammes, à ses yeux glauques (yeux répétés et diformes dans un labyrinthe de miroirs), à sa queue de serpent qui étrangle ma gorge.
Peur
peur
tellement peur
que je fuis au galop les ombres dentellées qui se battent dans ma tête.
Conscience fugitive de mon visage, esquisse de paupières fermées, yeux revulsés à l´intérieur de moi, profondèment, sourcils dressés vers le ciel (trapèzes où accrocher une illusion de liberté, la fugacité de la brise, et, ainsi, pouvoir alléger les misères d´une acrobate malade de vertige).
Sanglots dans le filet de mes veines vidées de leur sang. Opalescence verte, litres d´absinthe, délires de luminiscences, séduction de la lumière blanche qui atrappe et qui tue les papillons dans l´opression de la nuit,
leurs ailes de velours noir caressent ma peau…
pauvreté de vie qui se promène
très loin de moi,
absorbée à registrer les crevasses des murs.
Es un auténtico y bello poema, lleno de ansiedad, de angustia, de temores. Quizá hayas querido unirte en espíritu a ese otro espíritu atormentado, el de Gauguin, a sus muchas decepciones, a la presencia tenebrosa de una muerte inminente. En todo caso me parece un acto catártico rescatado de profundas raíces ancestrales, paganas, es decir, auténticas, que surge de sensaciones personales necesitadas de ello: «Sollozos en la red de mis venas vacías de sangre…» (¡que hermoso verso!).
Estimado Albert, Gauguin se encontraba muy mal cuando pintó este cuadro (ilusiones perdidas, ilusiones de cualquier índole). El personaje negro de la esquina tiene una fuerza increíble, «se chupa todo el cuadro», a mi manera de ver. Es pura maldad, malignidad, inspira desasosiego, terror. Y claro que para expresar todo aquello, he rebuscado dentro de sensaciones antiguas, dentro de viejas notas (una manía la de apuntar sensaciones, que resulta muy útil!), al leerme me he dado miedo! No sé si no voy a tener pesadillas!
Muchas gracias, Albert, por el cumplido. Me llega al alma.
un abrazo.
Chère Anne,
On a beau savoir, ou apprendre, ce que veut dire (dans le titre « Manao tupapau ») « tupapau » (les revenants, les esprits mystérieux qui hantent la nuit, pour les Polynésiens), on reste saisi d’émotion en vous lisant — plus encore qu’en regardant le tableau de Gauguin : votre poème est d’ailleurs tellement puissant qu’il se passerait tout aussi bien d’illustration…
J’avoue qu’il m’effraie plus, et que je le trouve bien plus expressif que le tableau qui est censé l’inspirer.
La force de votre poésie et de votre inspiration protéiforme m’impressionne vraiment.
Ici, il est minuit, et je vous souhaite donc qu’un esprit bienfaisant veille sur votre sommeil, et vous inspire des rêves charmants.
Votre bien sincère afficionado
R.C. Vaudey
Cher R.C.,
Vous savez, quand j´étais enfant, j´ai passé une année avec ma grand- mère dans une grande maison perdue dans un village du Cotentin. Le Cotentin est une presque´île où logent des fées mais aussi des esprits malins. Ma grand mère me racontait ces légendes et j´avais très peur. Les peurs, je le crois ainsi, s´enracinent dans l´enfance. Les miennes donnent leurs fruits (amers), maintenant, et mettent en relief d´autres peurs plus récentes. Heureusement qu´il en va de même avec les souvenirs heureux!
Mon poème m´effraie aussi, comme je l´écrivais à Albert. Je me fais peur à moi- même… je suis une enfant!
Quand vous qualifiez ma poésie de forte, vous me faites très plaisir. Il n´est pas dans ma nature de faire les choses à moitié. Dommage!
Ici il est plus de minuit, je vais me raconter une jolie petite histoire pour faire de beaux rêves.
Aficionado s´écrit avec un seul c. Vous l´aviez bien écrit et c´est moi qui est fait une faute d´orthographe et vous aie induit à l´erreur!
Je vous souhaite une très bonne nuit.
Bien à vous,
Anne
Que texto tan lleno de fuerza para este cuadro extraño que no conocía. Tienes razón que la figura negra atrapa la mirada como tus letras. un saludo
Muchas gracias, Concha. El espíritu del mal agazapado, me parece una figura impactante.
Un abrazo
breve e intenso. luminoso y angustiante. nada puede ser más terrible para un artista de los cielos que la incordinación y el vértigo. Poema cercado de metáforas que destacan por su sencillez y originalidad. Excelente Ann y muchos besos para que tu día sea hermoso Rub
rub, he pasado un hermoso día y con tu comentario tan elogioso y tan gentil… voy a pasar una excelente velada!
Un abrazo, amigo rub.
Así me siento un poco yo. En fin…
Un poco así nos sentimos todos a veces, de forma mitigada, claro.
Un abrazo
Esas imagenes llenas de poesía atraen como la luz blanca que mata para renacer oscura con alas de terciopelo negro. Las palabras se retuercen, se enlazan y forman un cúmulo de sombras que iluminan la pintura. Una tridimencionalidad inesperada y hermosa. Me encanta.
Muy bonito comentario, muy poético, gracias querida Ana.
Un abrazo