Henri Matisse. Odalisca con pantalón gris.
Dicen que está loca, loca de melancolía.
Que hace tiempo que la tierra dejó de girar y la vida de tener sentido.
Que la alegría y la belleza ya no pertenecen a su léxico.
Bajo el desmoronamiento tiene recuerdos que le disparan a quemarropa.
Tatuajes de besos sobre su piel
el primero
¿Cómo imaginar que tanta dulzura y tanta calidez pudieran siquiera existir?
¿Tener cabida en un beso?
Balbuceos de deseo flotando en un halo luminoso de partículas elementales
los otros
tantos, tan jugosos y tan llenos
estallido de frutas maduras en la penumbra de los trópicos
besos nudo
donde nacen
los alisios
la deriva
el ardor en las mejillas
las ondas sísmicas y un valle
que se abre se abre
bajo una cascada de sonrisas aladas de gozo
sonrisas donde ondea el mar y rugen las tormentas
donde arden todos los brillos de todas las constelaciones de todas las noches.
Dicen que está loca, loca de melancolía.
Que hace tiempo que la tierra dejó de girar y la vida de tener sentido.
Que la alegría y la belleza ya no pertenecen a su léxico.
Version française.
Henri Matisse. Odalisque à la culotte grise.
Les gens disent qu´elle est folle, folle de mélancolie.
Qu ´il y a longtemps que la terre a cessé de tourner et la vie d´avoir un sens.
Que la joie et la beauté ne font plus partie de son lexique.
Sous l´éboulement, des souvenirs lui tirent dessus à bout portant.
Tatouages de baisers sous la peau.
le premier
Comment imaginer que tant de douceur et de chaleur puissent seulement exister?
Tenir dans un baiser?
Balbutiements de désir flottant dans un halo lumineux de particules élémentaires.
et tous les autres, si juteux et si pleins
éclatés comme des fruits mûrs sous la pénombre des tropiques
noeuds coulants où naissent
les alisées
la dérive
l´ardeur sur les joues
les ondes sismiques
une vallée qui s´ouvre s´ouvre
sous une cascade de sourires béats
sourires où ondoie la mer rugissent les tempêtes
où brûlent tous les éclats de toutes les contellations de toutes les nuits.
Les gens disent qu´elle est folle, folle de mélancolie.
Qu ´il y a longtemps que la terre a cessé de tourner et la vie d´avoir un sens.
Que la joie et la beauté ne font plus partie de son lexique.
Es cierto, ella metida dentro de si, recordando, recordando, batallas, lides, encuentros y ahora en soledad, liada con la trsiteza, con el recuerdo, y sin duda con el desencuentro. Excelente poema que te hace sentir y vibrar la pintura de tu compatriota…. un abrazo y un beso rub..
Gracias, rub, como médico y persona sensible, bien sabes todo lo que se esconde bajo la piel.
Un abrazo
Chère Anne,
Un beau poème, sensuel et inquiet, où se mêlent les émotions, comme dans votre âme… comme dans toutes les âmes, sensibles.
Mais, finalement, s’abandonner au sentiment du non-sens tragique de l’existence, c’est d’une façon ou d’une autre, le faire exister.
Enfant, j’ai vécu — au cœur même de la bataille finale — la fin d’un empire, l’évanescence d’un monde, par une guerre atroce — comme elles ont, toutes, tendance à l’être… . J’ai vécu cette expérience de basculement du monde et de la rage des hommes, redevenus guerriers et emportés par la fureur du combat, pour sauver leur « réalité » — comme peu de gens de ma génération. Un moment où, pour tous mes proches, « la terre [avait] cessé de tourner et la vie d´avoir un sens. » et où ils qui pensaient que « la joie et la beauté ne font plus partie de son lexique ».
Mais, pour les enfants bien aimés, tout est aventure…
La beauté, depuis l’époque des peintures pariétales de la Grotte Chauvet — et du plus loin qu’on puisse penser — jusqu’à Matisse, jusqu’aux quelques « peintures pariétales » sensualistes, n’a jamais été éradiquée, et a toujours trouvé des oasis dans le désert des affrontements barbares — mais prévisibles — pour s’élever : dans une cantate de Bach (auquel, on le sait, Dieu doit beaucoup…), dans une toile de Bonnard, dans le chant de la Bartoli ou d’une autre — et il en sera toujours ainsi, demain et à jamais.
C’est une flamme que nous tenons, ou qui nous tient, et qui, alors que nous passons, ne s’éteint jamais.
C‘est le chant du monde.
Bien à vous,
R.C.
Cher R.C.,
Votre commentaire dit ce que je désirais exprimer: au plus profond de la nuit, de la caverne primitive, surgit la flamme (je l´ai vue sur le visage d´un mourant), le souvenir de l´extase, le plus beau souvenir. Le chant du monde. Votre commentaire est très beau, je vous en remercie. De plus il éclaire des pans de votre vie qui m´aident à comprendre votre poésie.
Bien à vous,
Anne
Una mujer pintada hace muchos años vuelve a hablarnos de su melancolía con palabras nuevas. Ese “se abre” por duplicado, es dos veces mas significativo. Simpre aprendo de tus poemas a ver de una manera distinta, a oir tambien el sonido de las palabras. Un abrazo Anne.
Ana Maria, la repetición amplifica el sentido! Un recurso muy fácil! Muchas gracias, Ana Maria.
Un abrazo
Desde luego que la alegría y la belleza sí pertenecen a tu léxico que ilustra muy a esta odalisca de Matisse, ¡me encanta este pintor!
Coincidimos en el gusto por Matisse, tan vital, tan sensual, tan verdadero.
Un abrazo